La fibromyalgie fût décrite pour la première fois en 1816 par Balfour [1]. Depuis lors, il fût désigné par divers noms tels que fibrosite [2], rhumatisme chronique, myalgie et syndrome de points de pression. Au cours des deux derniers siècles, la tendance la plus fréquente fût de considérer ce syndrome comme « psychologique » sinon « purement imaginaire ». C’est cependant en 1987, après les études de Smythe et Moldorsky (1977) et de Campbell et coll. (1983), que l’Association médicale américaine en vint à considérer la fibromyalgie comme une « vraie » maladie. Puis après une étude poussée regroupant seize centres de rhumatologie américains et canadiens, et comparant 293 cas de fibromyalgie et 265 cas témoins, Wolfe et coll. (1990) publièrent des critères précis de diagnostic. Deux ans plus tard, l’Organisation Mondiale de la Santé [3] accepta officiellement les critères de Wolfe et coll. (1990) dans la Déclaration de Copenhague. Le Collège des Médecins du Québec, pour sa part, a reconnu la fibromyalgie en juin 1996.
De nombreuses publications
Bien que pour plusieurs la fibromyalgie semble récente, nous retrouvons au-delà de 4000 publications scientifiques sur cette maladie.
Des tentatives de traitements décevantes
Les multiples tentatives dans le traitement de la fibromyalgie ont été jusqu’à maintenant décevantes. Selon Bennett (1989), les seuls médicaments qui ont apporté un certain soulagement sont l’amitriptylin et le cyclobenzaprine [4]. Ils réduisent la tension musculaire mais ne constituent pas une cure pour la fibromyalgie. Des approches non médicales ont aussi fait l’objet d’études approfondies tels un programme d’exercice physique [5] des massages ou des traitements manipulatifs [6], une psychothérapie de groupe [7] , un traitement d’exposition à la lumière intense [8] , un traitement cognitif behavioral [9] ainsi qu’une technique de relaxation [10]. Ces études ont des effets appréciables sur certains aspects psychologiques de la fibromyalgie, mais n’ont aucune incidence importante sur l’amélioration de la maladie. Ces méthodes non médicales sont populaires et ont amené Fitzcharles et Esdaile (1997) à étudier un groupe ayant reçu des traitements non médicaux (ostéopathie, homéopathie, acupuncture, etc.) et un groupe n’ayant reçu aucun traitement (groupe contrôle). Les résultats de leur étude démontrent qu’après six mois, les gens ayant été traités n’ont pas plus d’amélioration significative au niveau de la douleur et de leur fonctionnement que ceux n’ayant reçu aucun traitement.